La grève des dockers Américains :
Un impact majeur sur le commerce international
Depuis le 1er octobre 2024, une grève majeure paralyse les ports de la côte est des États-Unis et du golfe du Mexique. Les dockers, membres du syndicat International Longshoremen’s Association (ILA), ont cessé le travail après l’échec des négociations avec l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente les employeurs portuaires. Ce mouvement touche 14 ports clés, de Houston à Boston, et affecte gravement le commerce mondial, en particulier les échanges entre les États-Unis et l’Europe.
Le cœur du conflit repose sur deux revendications principales : une hausse des salaires et la lutte contre l’automatisation des ports. Le syndicat des dockers réclame une augmentation salariale de 77 % sur six ans, tandis que l’USMX propose une hausse de 50 %, jugée insuffisante par l’ILA. Le président de l’ILA, Harold Daggett, a dénoncé les profits records engrangés par les compagnies maritimes pendant la pandémie, exigeant une compensation équitable pour les dockers qui ont continué de travailler en première ligne.
Cette grève survient à un moment critique pour l’économie américaine. Avec les fêtes de fin d’année approchant et les élections présidentielles à l’horizon, l’arrêt des opérations portuaires perturbe les chaînes d’approvisionnement, retardant les livraisons de biens essentiels comme les produits de consommation et les matières premières. Selon Oxford Economics, chaque semaine de grève pourrait coûter entre 4,5 et 7,5 milliards de dollars au PIB américain, et 1,5 milliard de dollars de marchandises seraient déjà perdus.
Les armateurs et les transitaires avaient anticipé les perturbations en expédiant leurs marchandises à l’avance ou en déviant les cargaisons vers la côte ouest, mais ces solutions sont limitées. Les ports de la côte ouest fonctionnent sous un autre accord et pourraient également se retrouver débordés.
Le second point de friction est l’automatisation des ports. Les dockers craignent la perte de milliers d’emplois si les exploitants modernisent les infrastructures. En réponse, l’ILA exige un gel des projets d’automatisation, intensifiant le conflit avec l’USMX.
Malgré l’importance économique du mouvement, le président Joe Biden a jusqu’à présent refusé d’intervenir directement, appelant plutôt les deux parties à trouver un accord juste. La situation reste tendue et la grève pourrait durer, avec des conséquences lourdes pour le commerce mondial.
