LA DOUANE, VECTEUR DE SÉCURITÉ DU COMMERCE INTERNATIONAL

Considérée dans un contexte de mondialisation des échanges comme une survivance d’un temps où les Etats se définissaient par leurs limites topographiques, se vivaient dans un champ clos de frontières, et dans tous les cas comme une « empêcheuse de commercer en rond », la Douane retrouve une actualité que peu ont su anticiper.

En témoigne la place réservée à cette fonction dans l’immense majorité des entreprises travaillant à l’international : reléguée dans les organigrammes au rang de fonction-support de seconde zone. Elle est parfois attribuée à la finance, derrière la fiscalité et les assurances, parfois à la logistique où s’exprime une antinomie présupposée, aussi trompeuse que nuisible à l’efficacité, entre impératifs de fluidité, de rapidité, et de contraintes réglementaires. Quand ce n’est pas, au sein des TPI, PMI-PME, le service comptable qui se charge, avec des compétences variables, de gérer ladite fonction.

Et pourtant…

Comment nier, après une crise sanitaire majeure, la résurgence de conflits, sans parler d’événements climatiques d’une ampleur inédite, qu’une parfaite maîtrise des chaines d’approvisionnement et de distribution, la connaissance des flux et les coûts que ceux-ci génèrent, constituent des enjeux d’une importance vitale ?

Nul mieux que la Douane peut faire que ces enjeux soient respectés, grâce à la connaissance permanente qu’elle autorise de tous les paramètres qui composent ces chaines.

De l’origine et de la nature (l’espèce) des marchandises jusqu’à leur valeur en passant par leur traçabilité lors des transports et les frais que ceux-ci induisent. Des éléments servant de support à un processus déclaratif qui, malheureusement, agit trop souvent comme un arbre cachant la forêt aux yeux de nombreux décideurs.

Enfin, s’il fallait finir de se convaincre de son intérêt, il suffirait de mesurer l’effet structurant qu’à sur l’entreprise, un statut d’Opérateur Économique Agréé (OEA) que l’Administration délivre à celle qui lui garantit un haut niveau de Sûreté-Sécurité de son organisation, de ses activités et une parfaite conformité réglementaire.

Autant de raisons de réviser à la hausse, en la positionnant au meilleur niveau, une fonction mal estimée.

 

Article rédigé par François Mion , Fondateur de Diogel Consulting